Saint Sébastien

L’idée de ce projet photographique est de se confronter à une représentation classique de l’histoire de l’art et de l’image du sacré, tout en proposant une vision renouvelée ou pour le moins un regard du 21ème siècle. La représentation érotique du martyr lascif offrant son corps au bourreau fascine. Mais si ce héros avait vécu à notre époque, qui représenterait il ? Qui serait cet archer ?

La nudité de Sébastien est ici un rappel de sa nature humaine. Sa représentation passe du sacré au profane. Il réintègre les préoccupations de son temps en gardant sa fonction de symbole.
L’archer romain est lui aussi un symbole. Celui de l’ « église romaine catholique et apostolique ». Ses thuriféraires ont en effet eu l’occasion de se montrer les plus intransigeants qui soient, convaincus qu’ils sont de détenir « La vérité » et refusant l’ouverture et la tolérance à ceux qui diffèrent de leur schéma immuable.


Le diptyque que forme l’archer et Sébastien, peut se lire comme l’allégorie des démonstrations d’intolérance qui ont eu lieu entre 2012 et 2013. Sous couvert d’arguments fallacieux il était bien question de signifier qu’il y avait des différences à faire entre les citoyens. Ceux qu’un ordre naturel légitimerait et ceux qui ne seraient que des individus de seconde zone.
Le choix du mimétisme des modèles est ici utilisé pour entrainer la confusion entre le bourreau et le martyr. Ne sont ils pas les mêmes après tout ? Des hommes tout simplement. Et dans ce cas pourquoi vouloir refuser un droit qui ne fait que rétablir une certaine équité ?
Nous avons ainsi affaire à des symboles universels ce qui explique peut être la longévité dans l’histoire de l’art du couple de Sébastien et de son archer.

Cette série est disponible en tirage d’art limité à 3 exemplaires de chaque au format 120 x 80 cm.